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17 août 2011

10 km

En octobre 2003 après avoir couru pendant l'été j'ai découvert qu'une course de 10 km se déroulait dans une ville voisine. Mon parcours habituel étant de 8 km j'ai pensé que deux de plus devraient pouvoir être avalés par mes gambettes.
Je me suis donc inscrite.

Le matin de la course, je suis allée récupérer mon dossard et le T-shirt de l'épreuve (je l'ai toujours !!). Comme à l'époque je lisais pendant les quelques mois de la belle saison la revue Jogging je savais qu'il ne fallait pas oublier ses épingles à nourrice... pour le dossard.

J'ai repéré le parcours, une boucle à faire deux fois puis je me suis dirigée vers l'endroit du départ, différent de celui de l'arrivée.
Les pros s'échauffaient, s'étiraient. Sans rien faire j'avais déjà le palpitant à 140 !!!

Pas de puce à l'époque pour cette course du livre de Tournefeuille donc départ en masse. J'ai essayé de me placer au début, histoire de ne pas perdre de précieuses secondes !!!

Signal du départ, le troupeau est parti en puissance et en quelques mètres je me suis retrouvée toute seule ou presque. Je me demandais même si je n'étais pas en train de reculer. Grosse interrogation : qu'étais-je venue faire là ??? Comment avais-je pu imaginer faire partie de ce monde-là en allant gambader sur le chemin qui mène aux ânes ???

Les coureurs avaient disparu derrière le premier virage et j'attaquais la seule et unique montée de la course, faible mais longue. Derrière moi il y avait une dame escortée par son mari en VTT (une grande partie du parcours est sur la piste cyclable). Cela m'a quelque peu rassurée de ne pas être la dernière.

En fin de montée il y a une longue ligne droite de presque 2 km, (mon trajet boulot depuis presque 4 ans passe par-là deux fois par jour, histoire de garder le souvenir intact !!!). Un peu plus loin devant je remarque deux dames qui courent tout en papotant. Vu leur style de foulées, je me dis qu'elles ne vont pas tenir longtemps...

En quelques centaines de mètres j'ai déjà l'esprit en ébullition à force de m'occuper de ce qui m'entoure et de me perdre dans des analyses sans intérêt. Malheureusement je n'ai jamais trouvé la touche "Off" de mes pensées.

J'essaye de me contenter de mettre un pas devant l'autre sans vouloir refaire le monde et petit à petit je me rend compte que je me rapproche des deux bavardes. Je finis par les doubler (à petite vitesse tout de même) avant la fin de la ligne droite. La dame coachée par son mari a aussi gagné du terrain et me double à son tour. Ah ! Avoir quelqu'un qui encourage... J'ai du mal à échapper à mes pensées sur ma solitude... (et je ne suis à l'époque qu'à mes 4 premières années de divorce !!!)

J'aurais dû prendre mon walkman pour ne pas cogiter. Eh oui ! A l'époque pas de Ipod ! C'était le temps des dinosaures !!! Je commence à trouver le temps long alors que je passe devant ma voiture avant la mi-parcours et j'ai la petite envie de dévier vers elle et de rentrer à la maison ni vue, ni connue. Quelques passants encouragent, nous courons dans un lotissement. La mi-parcours arrive et c'est aussi la ligne d'arrivée. J'ai tellement l'impression que cela fait longtemps que je coure que j'ai comme un flash me laissant croire que j'ai fini. Heureusement je reprends mes esprits.

Il y a des tables avec des gobelets et des quartiers d'oranges (enfin les restes) et beaucoup plus au sol vu que tous les coureurs sont déjà passés par là. Lorsque je cours 8 km je ne bois qu'à la maison. Là j'ai voulu faire comme les pros et j'ai attrappé un gobelet au passage... sauf que je ne sais pas boire en courant donc je me suis mise à marcher.

La marche c'est mon truc. Je marche sans problème à plus de 6 km/h. Je me suis dis que j'allais reprendre mes esprits pendant quelques mètres d'un bon pas. Je n'étais pas vraiment fatiguée mais le palpitant était déjà à 170. J'ai marché tout le secteur dans le parc et là les deux bavardes sont repassées devant toujours en papotant. Cette fois-ci j'étais bien la dernière. J'ai retrouvé la ligne de départ, la côte et j'ai recommencé à courir dans la longue ligne droite. Sur la route qui longe la piste cyclable la voiture-balai m'a demandé si cela allait ??? J'avais le palpitant à 180 mais oui je continuais, même si les larmes n'étaient pas loin. Je n'allais tout de même pas craquer là. Derrière la voiture-balai il y avait le camion de la Croix-Rouge !!! J'avais honte d'aller si lentement et de leur faire bloquer la circulation qui avait été réouverte.

Dans les lotissements il y a eu à nouveau quelques encouragements pour m'aider à finir et enfin la ligne d'arrivée avec les bénévoles qui n'attendaient plus que moi pour boucler la course. J'ai accéléré l'allure par un sursaut de fierté. Je n'avais pas vraiment les jambes coupées c'était plus le souffle et le moral qui donnaient des signes de faiblesse. J'ai enregistré mon passage : 1 h 07' 37".

Dans le gymnase voisin on entendait le présentateur annoncer les résultats et les remises des lots. Les premiers étaient arrivés depuis une demie-heure !!! Je n'ai d'ailleurs pas été doublée, les premiers étant arrivés juste après mon passage au ravitaillement. Pas question d'aller me joindre à la fête. J'ai foncé vers ma voiture, j'ai mis le contact, je suis sortie du parking et les sanglots sont arrivés.
Je ne savais plus très bien sur quoi je pleurais : ma place de dernière, le ridicule d'avoir tenté cette course et surtout le fait qu'il n'y aurait pas une épaule sur laquelle pleurer. Raconter cette défaite à mon Papa était à éviter si je ne voulais pas ressentir sa désapprobation...
Je suis rentrée à la maison, mon refuge et après verres d'eau et de Coca Light je suis allée faire des trous dans le jardin et déterrer des cailloux !!! Il y avait matière et il faut croire que j'avais encore de l'énergie pour manier la pioche !!!

Le lendemain j'ai acheté la Dépêche du Midi pour voir les résultats. J'étais bien la dernière à 3' 12" des deux précédentes femmes, arrivées ensembles, les bavardes je suppose. Comme quoi...

Quelques mois plus tard, alors que je relatais mon aventure à mon cousin qui courait des marathon à l'époque il m'a dit que je n'aurais pas dû faire une "petite course" (152 participants) mais plutôt une grande épreuve où il y a beaucoup plus de monde et un panel de temps plus étendu car pour lui ce n'était pas un si mauvais temps que ça (toutes proportions gardées bien sûr). Dans les petites courses les participants visent les points pour un classement régional.

Depuis j'ai jeté parfois un coup d'oeil sur certains 10 km et en effet dans de grandes épreuves, je n'aurais pas été la dernière avec ce chrono.

Alors puisque cela m'ébranle tellement pourquoi vouloir recommencer ? Un peu de masochisme peut-être et l'envie de faire mieux sans doute. Je ne passerai pas sous la barre de l'heure mais grignotter ces 7 mn...

Hier soir en faisant un tour de VTT avec mon Petit Bout j'ai découvert que la commune avait construit une superbe piste de course autour de terrain de foot et rugby derrière le récent lycée. Cela me tente bien d'aller y faire quelques tours pour voir.
De passage à la mairie aujourd'hui pour récupérer la nouvelle carte d'identité de la demoiselle j'ai demandé, si en tant que particulier, on avait le droit d'y aller à certains moments. Il semble bien que non. Mais alors pourquoi je paye des impots qui le financent ???
Je pense que j'irais voir cela de plus près un soir ou un WE. Je comprends bien qu'en temps scolaire ce soit réservé au lycéens mais à d'autres moments...

Bon reste à s'entrainer sur route ou chemin pour gagner quelques minutes...

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Commentaires
G
Allez courage, tu ne faisais pas ça pour les autres, tu t'es prouvée que tu en étais capable<br /> le principal est de participer<br /> bon, pour la solitude, pas très marrant mais comme on dit mieux vaut etre seule que mal accompagnée<br /> bises
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G
à côté de chez nous aussi il y a un superbe terrain avec piste...mais réservé aux cheminots!<br /> je m'y suis faite enfermer une fois...<br /> bon, pourquoi chercher une activité qui de toute façon n'est pas pour moi au-delà de 200m ...<br /> <br /> alors bravo pour tes entraînements, ce qui compte c'est la forme...<br /> et des occasions de partager tes défis, ce qui est peut-être plus facile dans un groupe ?
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C
ton temps n’est pas si mauvais..j'ai fait pire à ma 1ere..mais avec plus de Mille participants.;il y en avait beaucoup derrière moi<br /> sur Nice un des stades d'athlé est ouvert au public tous les jours avec priorité de certains couloirs pour les clubs..bien agréable des fois de courir sur sol spécial..et bon pour le fractionné<br /> allez on n'abandonne pas..dit celle qui souffre à reprendre l'entrainement ;-)
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I
mdr c'est Alf le cocker qui fait le tour du terrain de foot moi , en bonne "maman" je l'encourage
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