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8 février 2013

La gadoue, la gadoue !!!

Forest_Trail_affiche_2013Samedi dernier j'ai donc participé à ma première course nocturne. Je m'étais achetée une lampe frontale que je n'avais eu l'occasion d'utiliser que deux fois en deux petites sorties sur route et un bout de chemin connu ; donc pas très rassurée sur cette nouveauté. Pour augmenter l'inconnu j'avais choisi une course de 18 km (les 12 km étant complets). Et tout cela dans les bois avec les loups, les sangliers... non là j'exagère !

Lorsque j'avais récupéré mon dossard le samedi précédent dans une boutique de running partenaire à Toulouse, la personne m'avait souhaité "bon courage" car les chemins étaient très boueux. J'en avais déduit que mes chaussures auraient sans doute besoin d'un petit coup de brosse au retour.
Pas de T-shirt cadeau cette fois, juste un sac pour y ranger le matériel de course qui commence à s'entasser !

Forest_Trail_dossard_sac

La journée du samedi fut froide et pluvieuse avec même un peu de grêle. Mes filles trouvaient que j'étais folle. J'avoue que j'étais tentée de les croire quand j'ai quitté la maison en début de soirée moyennement enthousiaste. En plus j'apréhendais un peu à cause de ma cheville sensible lorsque le pied est en dévers.
Mais c'est justement parce que personne ne m'y oblige, si ce n'est ma petite voix intérieure que je suis allée à la Forest trail 2013 pour la Météore (18 km 300 D+) dans la forêt de Bouconne à 15 km de la maison !
Arrivée aux alentours de la base de loisirs je n'étais pas la seule à avoir entendu la petite voix intérieure ! Beaucoup de voitures. J'ai fini par trouver une place pas trop loin du grand chapiteau. Juste à temps pour voir le départ du 43km.

J'ai guetté l'arrivée sous le chapiteau d'une habituée des trails que je fréquente via un forum et dont j'allais enfin faire la connaissance. Cela me rassurait un peu de ne pas me lancer seule dans cette aventure puisqu'elle me proposait de partir ensemble. J'ai également rencontré une deuxième habituée du forum qui participait aux 12km. Un retour à ma voiture pour finir de me préparer avec une petite averse de grêle au passage puis ce fut le départ sur un chemin goudronné puis empierré. Tout le monde faisait attention d'éviter les flaques d'eau... si on savait !!!

J'ai loupé l'enclenchement de ma montre. Il me manque un petit kilomètre. Dommage ce fut le plus rapide au côté de ma copine de course  !!
Première gadoue, première montée. Elle court, je suis, mais ma cheville part dans tous les sens et je m'inquiète. Comme cela commence à marcher autour je fais de même et elle s'éloigne. Je ne la reverrai plus !
A partir de là je vais tenter de maîtriser le patinage. Malgré deux ans de patinage artistique dans ma jeunesse, le côté artistique est totalement absent.
Après la montée on descend et là c'est une autre technique surtout dans un petit chemin monotrace en forêt. Le but : aller d'arbre en arbre en version dérapage les uns derrière les autres comme en ski.
Puis c'est le premier des nombreux bouchons avec le passage d'un fossé avec eau, corde, cris, rires et quelques farfelus qui voudraient doubler tout le monde car ils pensent qu'ils vont y arriver les doigts dans le nez. Ce sera comme pour les autres, les pieds, les genoux, voire les fesses et les mains dans la gadoue pour accrocher tout ce qui est à portée. Premier passage difficile : on fait attention de ne pas tomber, d'avoir du style dans les glissades, de ne pas être ridicule. Les jambes sont fraîches pour récupérer l'équilibre parfois précaire.
16 mn pour ce kilomètre ! Cela ne va pas être facile de respecter la barrière horaire de 3 h !!! (heureusement elle a dû être repoussée ou annulée !)
Suivront des passages succion où l'on craint d'y laisser une de ses superbes chaussures de trail si ce n'est les deux puis d'autres glissades, dérapages, trous, ponts de fortune, cordes. Cela ressemble beaucoup à un parcours du combattant, ou tout du moins ce que j'en imagine au vue de certains reportages à la télévision. La seule différence c'est que personne ne nous aboie dessus. Il y a même un monsieur qui me tendra la main pour me hisser sur l'autre bord. Moi qui veux toujours faire toute seule, j'apprécie le geste et profite de ma condition féminine.

Du coup les portions courues sont minimes ; pourtant il est presque plus facile de courir que de marcher à certains moments. Je ne peux pas dire que j'acquiers une technique car j'ai le sentiment que jambes et bras ne sont plus coordonnés mais j'essaye de relâcher au maximum car dès que je crispe un peu suite à une glissage moins bien contrôlée c'est "panique à bord".
Ma cheville tient bien le coup et je n'y pense presque plus. C'est le traitement par la boue qui doit lui être profitable !

Lors d'une belle montée je doublerai un peu en marchant. Cela me confirme que je maîtrise mieux la marche. C'était amusant depuis le bas de deviner la pente au gré des petites lumières des coureurs.

Pas de pluie, un peu de vent frisquet sur certains plateaux et un ciel de plus en plus étoilé que je ne regarderai pas souvent car ce sont surtout les deux mètres devant mes pieds qui captent mon attention dans le faisceau de lumière.
Il faudra attendre les deux tiers du parcours pour que je pose, avec délicatesse, les fesses au sol lors d'un passage de pont où je ne sais pas trop ce que j'ai trafiqué mais ma fièrté était depuis longtemps recouverte par la boue ! Un peu plus loin ce sera la vraie chute avec glissade sur les fesses et le dos. Pas de mal mais les muscles qui commencent à être fatigués à force de contrôler mes ébats en tout sens ont manqué de vigilance. Alors je vais plus souvent marcher. De toutes façons à chaque passage difficile je rattrapperai ceux qui m'ont semée en courant. Donc rien ne sert de courir... si ce n'est bien sûr que je suis derrière eux !!!
A ce stade-là on ne se soucie plus de mettre les pieds dans l'eau. D'ailleurs c'est souvent le meilleur endroit pour marcher car la petite rigole où l'eau évacue la boue est souvent caillouteuse et accroche bien.
Je commence à bien sentir mes fessiers et mes hanches à force d'onduler du croupion et sans doute un début de crampe dans le mollet gauche que je présume lors de certaines crispations. J'avoue que j'en ai un peu ras le bonnet de la gadoue !
D'ailleurs dans le dernier kilomètre, après un petit bout de route, ce sera un festival de mares d'eau et de gadoue qui s'accroche bien aux chaussures. Allons-y gaiement. Après la dernière je reprendrai un pas de course alourdi pour entrer sous le chapiteau à l'annonce de mon prénom et d'un petit mot de félicitation.
J'en oublierai d'arrêter la montre et la frontale. Je ne m'en rendrais compte que lorsque j'irai chercher mon sandwich saucisse et mon coca où le gentil monsieur qui me sert me regarde un peu par en dessous !!! Pour une fois que j'éblouissais un homme !!!
Je cherche ma camarade de barbotage mais elle a dû arriver depuis un moment et rentrer chez elle.
Je me pose dans un coin. Le délice de la saucisse fumante dans une baguette de pain et d'un coca pas light ! Un coup de fil à la petite pour lui dire que la nuit en forêt n'aura pas eu raison de moi. Je prends d'ailleurs conscience que j'avais complètement occulté la notion de nuit. Souvent il y a eu du monde autour mais pendant les quelques passages où j'étais seule, j'étais tellement concentrée sur mon adhérence au sol que j'oubliais le reste. Il faut dire aussi que vu la vitesse à laquelle j'avançais on ne peut pas vraiment parler de "course" nocturne ! De même je serais incapable de retrouver le chemin. Je me souviens d'être passée sous la halle d'un village et puis plus tard dans les rues d'un village (le même ?) ; heureusement qu'il y avait des balises et de gentils bénévoles "réfléchissants" ou "illuminés" ayant toujours un mot d'encouragement, voire une main tendue pour ne pas glisser lors d'un passage délicat.
Pendant le parcours j'ai bien bu jusqu'à ma chute (contrairement au trail précédent) où l'embout s'est recouvert de boue et lorsque je l'ai porté en bouche j'ai eu de la terre pour un moment entre les dents : cela occupe. Pas de ravitaillement, ni de boisson sur ce trail. J'avais avalé une compote lors d'un passage de route dans un village. Les amandes et abricots secs sont restés dans le sac car pas assez facile d'accès dans ce parcours tourmenté. Mais comme j'ai pas mal de réserves...
J'ai commencé à avoir froid alors j'ai regagné ma voiture pour me changer en finissant mon sandwich. Il ne faisait pas chaud 3° et j'avais hâte d'enfiler des vêtements secs, d'alléger mes pieds du poids des chaussures gonflées d'eau et de terre et de mettre le chauffage à fond. Pas simple de retirer les chaussures avec des doigts gelés et des crampes qui gagnent les orteils dès qu'on force un peu dessus. A minuit j'étais à la maison où mes filles attendaient le retour de leur maman un peu folle. Un petit récit, une bonne douche, quelques massages à l'huile d'arnica, un câlin avec les filles et il n'a pas fallu me bercer.

Le dimanche matin ce fut lavage au jet des vêtements avant le passage en machine ainsi que des chaussures. Le haut du maillot est propre car c'est le coupe-vent qui a pris ! 

Je n'ai pas vraiment eu de courbatures j'ai senti un peu les fessiers et l'arrière des cuisses mais le lundi midi à la piscine cela ne m'a pas gêné. Deux séances de natation et mercredi midi j'ai repris mes 40 mn de course... sous la pluie.

Même si ce ne fut pas vraiment une course, vu les temps d'attente (à ma montre je suis restée plus de 20 mn sans bouger au total !) je suis contente d'être allée au bout de ce trail. J'ai aimé courir de nuit même si je voudrais bien savoir ce que l'on ressent à courir sur un terrain "normal" la tête sous les étoiles.
Je me sens rassurée pour tenter un semi-marathon même si je sais qu'il va falloir courir tout le temps et gagner un peu de vitesse mais les 21 km me font moins peur.
Et j'ai très envie de continuer le trail. J'ai repéré les trails en Aubrac en juin. Il y a celui de 18km avec 350 D+ donc là je suis dans du connu mais du coup je lorgne maintenant sur le 27 km 515 D+. L'envie de toujours faire plus, mais juste un petit peu pour y aller progressivement !

Ma montre : 17.35 km et 3h10' mais il manque un kilomètre environ
Temps officiel : 3h15'51"
247e sur 274
53e sur 62 féminines
5e sur 6 V2 Dommage la 3e V2 est moins d'une minute avant moi. Bon les 2 premières V2 ont une heure d'avance (pas la même planète !)

Ma copine a mis 2h52'. Cela fait 30 ans qu'elle coure et a déjà fait les 100km de Millau entre autre ; même si elle dit qu'elle n'est pas rapide, nous ne sommes pas dans la même catégorie !

Quelques photos prises par ma copine pour illustrer la gadoue !

Forest_trail_gadoue

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Commentaires
P
Bravo je suis admiratrice de ton courage et j attends toujours avec impatience tes nouveaux récits . À très bientôt bises
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C
Très sympa ton texte, comme toujours ! Bravo pour ces défis que tu te lances, et que tu relèves tout le temps !!!!! A bientôt pour le prochain exploit ! Moi, je veux bien aussi un "exploit" dans le domaine du fil ;-))))
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M
Et alors, tu ne dis pas, tu as vu le loup?! :-)<br /> <br /> Bravo, je suis admirative moi aussi, total respect!
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B
Joli récit ! Quel morceau de bravoure ! <br /> <br /> Bravo <br /> <br /> A bientôt de te revoir (merci pour ta lettre) <br /> <br /> Bises
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C
Bravo ! Du fond de mon lit je t'admire. Et tu me donnes envie mais j'ai du mal à reprendre l'entraînement. Bon week-end je savoure mon premier jour de vacances;0)
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