Permaculture et jardinage

Petit à petit je grignote sur la "sauvagerie" de mon jardin.
Chaque année c'est le même combat.

Un billet "jardin" un peu fourre-tout entre le potager en permaculture et le reste du terrain. Les billets suivants seront plus organisés (enfin j'espère !).

Mon terrain est accidenté, des pentes, des buttes de terre recouvertes de ronces que j'attaque petit à petit pour récupérer de la terre après avoir trié, tamisé ; les cailloux d'un côté pour combler les creux et la terre de l'autre pour aménager des petits coins. Un tractopelle ferait le boulot en à peine une journée mais il saccagerait ce que j'ai déjà fait et puis mes finances actuelles ne me le permettent pas.

Donc ce terrain bosselé ne facilite pas la tonte car bien sûr les herbes (les mauvaises) poussent, poussent. Mon roto-fil a décidé de ne pas redémarrer en cette saison donc j'ai réemprunté la tondeuse du Papa de mes filles plus tôt que prévu. Mais quand la végétation bien drue fait déjà 50 cm de haut les arrêts pour vider le sac de la tondeuse sont fréquents.

Un reste de ce qui recouvrait mon terrain avant le passage de la tondeuse

J'ai commencé par le bas du terrain pour mettre de l'ordre dans le potager et pouvoir commencer le nettoyage des parcelles. Toute l'herbe est mise de côté pour le paillage à venir.
J'ai décidé de faire de nouvelles zones entre les trous qui attendent d'accueillir des arbres fruitiers en plus des petits fruitiers déjà en place (1 framboisier, 1 muroise). Cela fait un moment que je parle de ces fruitiers ; entre les confinements aux mauvaises périodes pour des arbres racines nues et un pécule un peu plat pour acheter des fruitiers en pots, je repousse. Il y aurait eu la vente en ligne mais...
Ce sont les pommes de terre qui vont préparer le terrain, j'ai posé du carton sur ces zones fraichement tondues que j'ai recouvert de tontes. D'ici la "plantation" cela n'aura pas le temps de se décomposer mais au moins mes tontes sèchent et je ne serai pas obligée de tondre à nouveau à ces endroits. Comme les années précédentes les pommes de terre seront posées sur le sol, recouvertes de terreau puis de tontes. La récolte n'est sans doute pas très généreuse mais vu mon sol cela me simplifie beaucoup la vie.

Les trous vides sont recouverts d'un tas de tonte en attendant d'être désherbés et sans doute garnis de plantes potagères.  L'an passé les tomates mises en place dans les trous avaient moyennement donné à part les tomates cerise. Pour les arbres je verrai à la prochaine sainte Catherine !
Le potager s'étale de plus en plus ! Je suis passée de l'autre côté de la force du fil à linge !

A l'automne j'avais semé des fèves et des petits pois dans un bout de la bande n° 7 et d'autres petits pois sur la nouvelle bande n°8. Tout a bien poussé mais les petits pois sont en manque de soutien. Il faut que je trouve une solution rapidement.

J'avais aussi amélioré la bande n°1 : ma première bande, creusée, garnie de bois mort, de déchets végétaux et de trop peu de terre ici. Elle était vraiment en mauvaise état et pas productive. Les haricots verts de l'été ont été rachitiques. J'ai ajouté de la terre végétale à petit prix en grande quantité et planté ail, oignon et échalote. De belles tiges en cette fin d'hiver, à voir plus tard pour ce qui est sous terre. Comme tout ne tenait pas dans cette parcelle j'ai fini les paquets en bout sud de la bande n°3 à la suite de mâche, épinards et salades qui n'ont rien donné ou presque.

 

Dans la bande n°2 j'avais planté des choux divers et des radis rouges, noirs ou chinois. J'avais même mis en place des arceaux pour protéger d'un voile à la froide saison mais comme rien ou presque (quelques radis) n'a poussé c'est resté ainsi tout l'hiver. Seuls les iris sont en forme !

Dans la bande n°4 j'ai semé il y a peu des pois mangetout que j'ai protégés avec toutes les petites barquettes à ma disposition (il va falloir en récupérer d'autres). Elles sont régulièrement chamboulées par les chats (même Pookie) mais les oiseaux n'arrivent pas à atteindre les graines.

Dans la bande n°5, qui s'est couverte d'herbes folles, les deux pieds de céleris branches ont continué à grossir. J'ai tourné autour en aérant la terre avec la grelinette sans l'affiner et la débarrasser des adventices. J'ai transféré sur cette parcelle tout mon compost de l'hiver qui se décompose très mal le long de la cabane. Il faut dire que je ne le retourne pas du tout. J'ai tout recouvert de tontes fraîches. Je prévoie d'y planter les courges donc cela laisse presque 2 mois pour un peu de décomposition. Il y avait peu de vers de terre mais ils étaient XXL ! Maintenant que les beaux jours reviennent mes déchets ménagers vont aller directement sur les bandes de culture sous le paillis. Il me reste les agrumes et les coquilles d'œufs que je ne mets pas en compost en place. 

La place le long de ma cabane (qui s'écroule !) va me servir de mise en terre des boutures qui ont pris mais qui sont trop petites pour affronter les conditions de leur emplacement final (que je ne connais pas toujours !). J'ai étalé deux sacs de terreau premier prix recouvert d'une grosse couche de feuilles de chêne puis d'une grosse couche de tontes fraîches. Pour planter je vais faire des petits puits que je remplirai de bon terreau mélangé avec un peu de terre de jardin tamisée. Cet endroit a des périodes ombragées c'est pour cela que j'y avais placé le compost car l'ombre au jardin est rare chez moi ! Les limites du terrain au nord cadrent juste l'ombre de la maison.

Comme l'herbe continue de pousser je suis passée à l'étage au dessus par étapes. Le temps de tonte est court entre deux vidanges de panier. J'étale pour récupérer le maximum de paillage. Ce qui est dessous va se décomposer surtout avec le temps froid et humide actuel mais il m'en restera un peu.

  

Des creux, des bosses, des ronces, de l'herbe : mon chantier pardon mon jardin !

 

Après un premier passage de tondeuse sur les hautes herbes, c'est déjà plus présentable

Pendant que je tonds ou que je pioche, j'ai des envies qui partent dans tous les sens.

Faire des massifs, planter mes boutures et les nouvelles pousses en pots de plants que j'ai démultipliées. Cela signifie beaucoup de terre à piocher, à tamiser et à transporter. L'effort ne me fait pas peur mais tout cela prend du temps, seule, quand il faut être partout en même temps. Ah devenir Shiva...

Je voudrais aussi remettre mon mini bassin (une poubelle enterrée) en état. L'an passé je l'avais vidé après avoir enlevé tous les cailloux rapportés de l'Île de Ré qui avaient très mal vieilli et perdu leur blancheur. J'avais ajouté beaucoup de brouettes de ma terre tamisée pour refaire un niveau. Après la tonte des herbes sauvages il va falloir faire le point : ajouter du terreau et semer un vrai gazon pour avoir une jolie surface une fois tondue. Dans tout le jardin c'est du tout venant. Après une première coupe c'est très laid ; il faut quelques repousses suivies de tontes pour que cela ait un peu d'allure... avant de griller pendant l'été !!!

Il y a aussi la terrasse sud à nettoyer. Ce fut un de mes premiers chantiers après la construction de la maison : la pose de pavés autobloquants en "S". Le chiendent est coriace et pousse entre les jointures. Pas question de mettre de désherbant alors je coupe et gratte au couteau, je jette mes eaux bouillantes de cuisson. J'ai un brûleur thermique mais cela n'empêche pas le grattage au couteau et au printemps suivant, ça repart ! Il faudrait refaire la terrasse dans les règles de l'art car elle s'est déformée. Il y a presque 20 ans j'avais juste attendu que la terre le long de la maison soit un peu tassée. Je l'avais mise à niveau : piocher, gratter, ratisser et enlever les cailloux. Les pavés avaient été posés, sans toile de protection, sans sable juste avec un peu de terre tamisée (je suis accro à mon tamis, un reste de jeux de plage sans doute !) pour caler et jouer avec le niveau à bulles. Ma terrasse côté ouest avec des pavés carrés vieillit mieux même si je dois enlever à la main les mini herbes qui se glissent dans les joints et qu'un balayage énergique ne déloge pas. J'ai utilisé du sable pour poser et caler les pavés ce qui m'empêche pas les fourmis de le remonter entre les joints et les taupes de creuser des galeries. Alors la surface plane se creuse. Je répare par dépose des pavés et rebouchage pour que cela recommence quelques centimètres plus loin !

Evidemment une surface bétonnée résoudrait les problèmes, mais...

Lorsque je peux fignoler un mini espace cela donne du courage, sinon tout semble toujours en chantier.

 

Quelques primevères au pied d'un tamaris de printemps à côté de la boite aux lettres

 

La fin des jonquilles au pied de l'abricotier

Je continue à créer une bordure d'arbustes autour de la terrasse couverte. Lorsque je me suis installée après la construction j'avais des plants en attente qui venaient de notre maison commune mis en terre momentanément dans ma location puis à nouveau en attente. Pour faire une petit cocon autour de cette terrasse j'ai planté au bord de la dalle. Ce fut parfait pendant des années puis cela a pris trop d'importance et j'ai eu envie d'ouverture. Mais il y avait les buttes de terre qui étaient arrivée entre temps et petit à petit je rogne ces tas de terre pour faire place nette et récupérer de la terre. Cela fait un peu travail de fourmis et le résultat se fait attendre mais je me demande parfois si je ne préfère pas la période du travail à celle du résultat.
Sur la place déjà gagnée j'ai planté deux arbustes achetés et le reste en boutures. A l'automne j'ai ajouté à l'extérieur de ce "cercle" des rejets d'érables donnés par le Papa de mes filles.
A l'intérieur du "cercle" je viens de mettre en place deux rosiers petits prix et un rosier qui étaient dans le coin "en attente" du jardin. Des photos lorsque les arbres auront des feuilles et les rosiers des fleurs !
Il n'y a plus qu'à continuer à raboter la butte...

Toutes ces années j'ai perdu du temps et je n'ai pas pris ce chantier par le bon bout. Le jardin a eu de grandes périodes d'abandon où je me suis contentée du tour de la maison. Il aurait fallu tout mettre à plat au départ au lieu de bricoler un petit bout par ici et un autre par là. Il y a eu deux raisons : je voulais (et devais) me débrouiller seule et que ce soit à ma mesure avec les outils que j'avais et bien sûr l'aspect financier.

Je rêve devant des jardins qui présentent une succession de petits coins enchanteurs et j'essaie de garder en mémoire tout ce qui peut m'inspirer pour le moment où...
Et je me console avec de jolis moments

 

La première fleur de ma ciste sauvage (bouture récupérée dans la garrigue)

 

Le passage tranquille d'un hérisson avant le couvre-feu sur l'herbe tondue

Assez bavardé il faut y retourner ! Avec les chaleurs annoncées tout va s'accélérer.

Comments

[dalmatienne]

Je suis admirative devant ton travail, tamiser, tondre, les buttes de terre, les fourmis qui débarquent sur la terrasse quand elles remontent entre les joints.....Ici nous avons un travail énorme aussi sur 3 hectares, on achète surtout des arbustes qui fleurissent, plutôt que des fleurs, avec un certain succès (pas de mérite, nous avons le tracto pelle), mais j'ai quand même perdu beaucoup de plantes à cause du soleil. Je lis attentivement tes travaux....Courage.

[NiniDS]

Merci pour le partage de tout ce que tu as fait et organisé pour ton jardin, quel travail colossal !!! pour l'instant, faute de temps, je fais par petit bout, mais il va falloir que je m'y attelle sérieusement, où l'été va arriver (et impossible d'y travailler, on cuit sur place!) et je n'aurais pas fait le tiers du quart de ce que je souhaitais...

Bon courage !

Belle journée, bises