Quatre mois qu'un faux pas a chamboulé mon équilibre... et mon quotidien !
Un été est passé sans que j'en profite vraiment et l'automne est déjà bien installé avec l'arrivée des pluies et de la fraîcheur. Pour le moment j'ai réussi à passer au travers des jours de pluie pour mes déplacements pédestres mais je pense que cette "chance" ne va pas durer et je risque d'arriver dégoulinante chez le kiné !
Où en est ma rééducation ?
Je vois toujours trois fois par semaine mon gentil kiné. Une étudiante en kinésithérapie en stage pendant quelques semaines a fait son rapport de stage sur mon cas ; il faut bien que je serve à quelque chose !
Je progresse ; la mobilité du poignet s'améliore mais l'algodystrophie étant toujours là les doigts restent trop rigides. Je ne peux pas fermer la main et n'arrive qu'au cours de la journée à mettre en contact le pouce et le petit doigt. Mon premier réflexe en ouvrant les yeux le matin est de faire le point sur la mobilité de mes doigts !
Tenir fermement une fourchette reste impossible. Il n'est donc pas question de conduire. Je peux refermer mes doigts sur le volant mais je ne peux pas le manoeuvrer de la main gauche.
Bien sûr il y a des progrès et de nouveaux gestes sont accessibles ; la plupart se font cependant avec une petite gène, je ne peux pas vraiment parler de douleur. Cela donne parfois trop confiance : attraper une assiette dans chaque main et vite reposer celle de gauche car ce mouvement est douloureux et trop risqué... pour l'assiette !
Pourtant il a bien fallu car le lave-vaisselle a rendu l'âme après plus de 25 ans de bons et loyaux services. Pour moi seule c'est un peu du luxe et en temps normal je m'en serais passée mais j'avoue que depuis quelques jours j'apprécie le retour d'un nouvel appareil.
De temps à autre je teste mes activités manuelles pour essayer de faire autre chose que de regarder des écrans (ordi, TV) ou des livres et taquiner les plantations du jardin.
Crocheter reste impossible. Je ne peux pas refermer les doigts sur le fil et le guider tout en tenant l'ouvrage. Je n'ai pas tenté d'inverser les mains ; c'est mon cerveau qui risque de ne plus s'y retrouver ! J'ai le souvenir d'avoir tenté l'apprentissage du crochet à mon aînée gauchère...
Tricoter avec modération est ma récente activité. J'arrive à maintenir l'aiguille sans perdre les mailles ; par contre la position du poignet devient douloureuse au bout d'un moment.
Pour aller au plus simple j'ai repris le châle CAMEO au point mousse et je me contente de 4 rangs par période. Je n'ai qu'une centaine de mailles pour le moment donc cela ne dure pas trop longtemps. Peut-être que les progrès iront de paire avec les augmentations et que je resterai sur ces étapes de 4 rangs !
Faire du patchwork à la machine a été une bouffée de créativité bienvenue.
Pour reprendre le BOM de Bobbins avec mes tissus provençaux il me fallait être en mesure de couper les carrés avec le cutter et la règle. J'avoue que je me suis lancée avec quelques appréhensions. Si je n'arrivais pas à maintenir la règle je risquais un carnage avec la lame bien coupante (tissus et doigts !). J'aurais pu faire un gabarit et tout couper aux ciseaux mais c'est plus long, cela me demande beaucoup plus de mouvements avec le poignet et cela me contrarie.
J'ai tenté... et j'ai toujours mes doigts pour le moment ! Bon je vais plus lentement et je redouble d'attention mais les petits carrés s'empilent. J'ai beaucoup de retard puisque je n'avais pas fait le bloc de juin, ni les suivants.
La partie piqûre à la machine ne pose pas trop de problèmes même si je sens un manque de sensibilité dans les doigts pour faire glisser les tissus.
Pour la partie couture à la main avec le point de feston je verrai plus tard car je ne maintiens pas bien le tissu avec les appliqués.
Même si je dois adapter mes pratiques je suis contente de pouvoir enfin faire quelque chose de mes 10 doigts.
Pour la carterie c'est un peu plus compliqué car mon matériel est entassé et recouvert de tout un "bordel" suite à la récupération d'une bibliothèque sans son contenu par ma fille aînée. J'avais laissé tout en plan dans sa chambre car avec la reprise du potager je ne scrapais plus. Maintenant je me retrouve avec des cartons et un tas d'objets à manipuler (et à ranger !) et c'est un peu compliqué avec une main et demie ; ma petite demoiselle n'ayant pas le temps (ni l'envie) de m'aider pendant les rares instants où elle rend visite à sa Maman.
De plus la carterie demande une certaine minutie et ce n'est pas mon point fort actuellement. Pourtant sur mon forum la préparation des cartes de fin d'année est lancée avec de beaux challenges et cela me démange de participer.
J'ai franchi les 80 km de marche en octobre toujours à 6 km/h ce que je trouve lent. Presque uniquement de la marche de "déplacement" car je ne suis allée marcher pour le plaisir qu'une seule fois où je n'ai pas dépassé le 6,4 km/h de moyenne. Je me demande d'ailleurs si je retrouverai mes 6,6 - 6,7 km/h un jour. Je réduis les pas et je serre les fesses surtout si le sol est mouillé et encore plus avec les feuilles trempées sur les trottoirs. J'ai la hantise de la chute. Même dans la douche je redouble de prudence. A quelques semaines de la soixantaine j'ai le sentiment que cet accident m'a fait prendre un coup de vieux. Le déambulateur est pour bientôt...
Je continue le yoga "sans les mains" avec mes routines perso d'une heure pour les jambes et ce que je peux étirer du haut du corps. Je teste aussi mon équilibre avec la position de l'arbre que je tiens bien donc cela me rassure un peu même si je ne tente pas des positions plus compliquées par peur de tomber.
Pour retrouver des muscles dans le bras gauche je fais des mouvements avec une bande lestée que je fixe au poignet puisque je ne peux pas tenir d'altère. J'ai ainsi l'impression d'agir contre les douleurs de la nuit dans le bras même si elles sont toujours là. Je suis encore loin de ressembler à Poppeye !
Ce qui commence vraiment à me manquer c'est ma liberté de déplacement. Quatre mois que je navigue entre le kiné, le Lid° et parfois Intermarch° et le jardin. Avec cependant quelques extras : une sortie jardinerie-Décathl°n, une autre Dart°-Boulange°-Carref°our. J'ai beau ne pas être une fana de shopping je rêve de déambuler dans une galerie marchande ! Bon j'exagère mais le fait de ne pas pouvoir prendre ma voiture pour aller "faire un tour" me manque. Aller voir si l'herbe est plus verte ailleurs qu'ici.
Je me console en me disant que je diminue mon empreinte carbone et fais des économie.
Un avantage de l'algodystrophie avec le froid qui arrive quand on a comme moi les doigts toujours gelés c'est que la main gauche sert à réchauffer la main droite !
Dans un mois je revois le chirurgien. Va-t-il vouloir enlever la plaque ou attendre ? Ayant le sentiment de maîtriser un peu la situation maintenant j'avoue ne pas avoir envie d'une nouvelle hospitalisation pour l'opération, de nouveaux soins infirmiers pour la cicatrice, une régression de la mobilité et ce qui me fait peur une augmentation possible du syndrome d'algodystrophie. Comme on arrive sur la fin de l'année et que les opérations non urgentes sont souvent repoussées en raison des fêtes ce sera peut-être pour l'année prochaine. Quel beau cadeau pour mes 60 ans !!!
J'ai toujours mon long billet jardinage dans ma musette à terminer alors à bientôt...