Parlons de cette formation
Un long post ; installez-vous et prenez quelques forces avec boisson et douceurs à grignoter...
Au fil de mes billets précédents j'ai évoqué la formation que je suivais ces dernière semaines. Je vous en dis plus.
Je suis sans emploi depuis un "certain temps", si ce n'est mon travail de bénévole pour l'association que je préside. Cela a entraîné un sérieux changement de train de vie au fil des mois. Heureusement les filles étant pratiquement indépendantes et avec leur Papa toujours présent elles ne subissent pas ces "restrictions budgétaires" !
L'âge avançant mes connaissances et expériences semblent se diluer aux yeux des employeurs et n'avoir plus aucune valeur pour un travail rémunéré à part mettre des plis dans une enveloppe ou être l'assistante de patrons douteux !!!
Mes 62 ans approchants il était possible de déclencher une retraite avant l'heure. N'ayant pas travaillé en continu au cours de ma carrière cela se ressent sur le montant à percevoir. J'étais donc en plein questionnement jusqu'à une annonce de Pôle Emploi au mois de novembre pour une formation de secrétaire de mairie.
Je n'avais pas d'idée précise du profil pour ce poste mais j'imaginais une certaine pluralité des fonctions qui pouvait correspondre à mon expérience. Je me suis donc positionnée sur cette formation.
Il y a eu une réunion d'information qui a confirmé le large éventail de tâches à accomplir. Sur la centaine de personnes intéressées 40 ont été retenues pour un entretien puis 18 pour accéder au stage. Cela faisait du bien de se dire que je n'étais pas encore hors circuit et que mes presque 62 ans à ce moment-là n'avaient pas le même impact dans la fonction publique que dans le privé.
Au premier jour de formation j'étais tout de même la plus âgée, deux autres personnes ayant un peu plus de la cinquantaine.
Nous voilà partis 17 femmes et un homme au profil très différents dans une aventure lancée à grand renfort du soutien de divers institutions, du département et de la région Occitanie. La première matinée a été un peu protocolaire avec la venue de personnalités, de la presse et des séances photo ! Nous étions la cession pilote de cette formation.
Il y a pénurie de secrétaires de mairie avec beaucoup de départs à la retraite ; cela met surtout en péril les petites mairies.
Le but de cette formation est de créer un vivier pour des missions de remplacement qui peuvent déboucher sur des emplois à long terme et une éventuelle entrée dans la fonction publique.
Puis nous avons attaqué la formation. Quand on a œuvré dans le privé, la fonction publique est une découverte avec ses règles et ses codes. J'ai maintenant un autre regard sur cette institution !
En 29 jours effectifs de formation nous avons exploré pratiquement toutes les fonctions possibles d'une secrétaire de mairie. C'était intense. Les 10 jours de stage en suivant ont permis de mettre de la réalité sur cet apprentissage.
Il est évident que l'on ne peut pas se revendiquer "secrétaire de mairie" à l'issue de cette formation mais cela donne de bonnes bases pour occuper un poste avec une période de tutorat.
Sur les 18 stagiaires, 7 vont poursuivre plus ou moins longtemps dans la mairie de leur stage; deux ou trois postes devant se concrétiser par une embauche, les 4 ou 5 autres ajouteront une première expérience à leur parcours. Ce n'est pas mon cas. Seules les petites mairies ont pu proposer cela. J'étais dans une mairie de presque 10 000 habitants où les postes que j'aurais pu occuper sont déjà pourvus.
Mais le but de cette formation est d'envoyer en mission les stagiaires. Le service qui gère ces disponibilités a un enjeu économique en proposant du personnel à des collectivités en pénurie provisoire à l'image d'une agence d'intérim pour le privé; donc je continue d'y croire.
Mon but n'est pas de devenir titulaire dans la fonction publique, c'est trop tard pour moi et pas intéressant. Je ne vais pas non plus me lancer dans des concours à mon âge ! Le statut de contractuel me conviendrait parfaitement. De plus enchaîner des missions et continuer de découvrir et d'apprendre me séduit beaucoup. A voir comment cela peut se gérer sur le plan financier !
J'ai donc repoussé à plus tard la possibilité de partir en retraite et je pensais que ce serait simple administrativement, que je n'aurais rien à faire. Erreur : je dois justifier que je ne prends pas ma retraite auprès de Pôle Emploi avec un processus qui va prendre entre 4 et 6 mois avant de se régulariser ! En attendant la petite aide financière que je pouvais recevoir est bloquée. Alors une petite mission en mairie rapidement serait la bienvenue !!!
Malgré le décès de Papa j'ai poursuivi la formation avec juste une absence le lundi pour l'enterrement. Alors j'ai apprécié ce retour à la maison après la formation pour reprendre pied et gérer tout l'administratif ; que ce soit le mien ou celui de Papa.
Mon Papa était très organisé mais ce n'est pas évident de prendre la suite.
Heureusement Manon était là avec son esprit formé au droit ; à deux nous avons avancé dans les méandres des obligations d'une succession. Lundi 31 janvier je l'ai reconduite au train pour la capitale et j'ai pris encore plus conscience du grand vide laissé par mon Papa.
Mes journées occupent mon esprit par contre la nuit je ne maîtrise pas mon sommeil et là c'est un peu plus compliqué. Pour m'aider Pookie vient dormir avec moi après un long câlin sitôt que je me glisse sous la couette. Elle ne faisait pas cela avant.
Le vendredi de l'annonce du décès je ne suis pas rentrée le midi à la maison comme je le faisais depuis le début du stage donc Pookie est restée seule sans sortir jusqu'à presque 20 heures. Lorsque je suis arrivée elle est venue vers moi au lieu de réclamer son repas du soir. Bon elle a tout de même fini par s'asseoir devant sa gamelle vide, son bidon pourtant rondouillard criant famine !
Depuis elle rentre le soir lorsque je vais me coucher et que j'ouvre un volet pour l'appeler ; elle file dans ma chambre et miaule si je tarde à me mettre au lit ! Elle n'est pas devenue plus câline juste plus présente. Elle reste cependant dans son rôle de chat : comme elle veut et quand elle veut !!!
Merci à toutes pour vos gentils messages pour ces moments difficiles.
Ajout du 13 février.
Toute cette prose attendait que je trouve le temps mais surtout l'envie de la partager. Je vous expliquerai dans quelques temps pourquoi.
Je ne suis restée qu'une semaine à la maison. Le vendredi 4 février en fin de journée j'avais un appel me proposant une mission d'une semaine dans une mairie. L'agent qui gérait les finances et la comptabilité était malade depuis quelques temps et il était urgent de remettre en route certaines tâches. Je trouvais le poste un peu trop ambitieux pour moi mais la demande était pressante et il me fallait bien se lancer.
Je suis arrivée le lundi après midi, le temps que la mairie organise le poste. Un accueil sympathique, quelques consignes mais pas beaucoup d'aide car personne d'autre ne gère ce poste. Or mes connaissances sur le logiciel utilisé se sont limitées à quelques clics et trois ou quatre saisies pendant le stage ! J'avoue que je n'en menais pas large. Préparer et organiser un travail de comptabilité était dans mes cordes en attendant un élu pour me guider sur le logiciel et rentrer dans le vif du sujet ; mais les élus sont surtout là en fin de journée !
Enfin mon sauveur est arrivé pour me former.
J'ai certainement été moins "utile" que je ne l'aurais voulu mais la situation était particulière. Les finances et le bilan étaient en cours lorsque la personne est tombée malade et rien n'a eu le temps d'être défini.
Heureusement le responsable des services était conscient de la situation et m'a remercié d'avoir fait au mieux.
J'ai beaucoup appris en quatre jours car j'avais déjà dépassé mon quota de 35 heures le vendredi midi. Cela ne me gênait pas de faire plus d'heures même non payées car j'ai plus eu le sentiment d'apprendre que de restituer mais c'est la fonction publique, on ne badine pas avec les horaires ! Dans le privé j'ai toujours été ce qu'on appelle "au forfait" donc on fait ce qu'il y a à faire au moment voulu.
J'ai effectué ma première semaine de travail rémunéré depuis... très, très longtemps. J'aurais aimé partager cela avec mon Papa lui qui a suivi jusqu'à la veille de son départ mes récits de stage.
Mon vendredi après midi était libre pour régler ce que je n'avais pu faire dans la semaine en raison d'horaires trop tardifs.
Ma Kangoo était toujours chez le garagiste. J'avoue que j'avais la tête ailleurs et utilisant la voiture de Papa il n'y avait aucune urgence. Il pense avoir trouvé la cause de cette panne aléatoire à 95 % et donc savoir quelle pièce changer. Après des hésitations dans le contexte actuel j'ai opté pour une réparation ; cela ne sera qu'un plus si je vends la voiture. Et puis rester avec cette épée de Damoclès serait trop stressant. Maintenant il n'y a plus personne pour venir me chercher si je reste bloquée quelque part.
J'ai alors découvert un message sur mon téléphone du directeur des services de la mairie où j'ai fait mon stage. Un besoin de remplacer une personne en maladie dès le lundi. Une vérification auprès de l'organisme qui gère les missions pour savoir si je peux passer directement avec la mairie ; aucune contrainte, au contraire. Je rappelle et donc je commence lundi matin pour gérer l'administratif des services techniques jusqu'à la fin du mois de février pour le moment.
C'est le cœur un peu plus léger que je suis allée dans un autre garage, celui de la marque de la voiture de Papa pour une estimation grossière du véhicule pour la notaire. Ma recherche sur le Net était imprécise car je n'ai pas réussi à identifier le modèle exact avec ce que je savais lire d'une carte grise.
La personne des RH m'a appelée pour les documents nécessaires pour le contrat. Elle m'a dit qu'elle était contente de me revoir et a pris des nouvelles étant au courant de ma situation. Je lui ai dit que ce jour Papa aurait eu 90 ans ; elle a gentiment dit qu'il pensait à moi et me soutenait puisque j'avais une nouvelle mission.
Quelques courses, un tour chez le kiné pour drainer une cheville qui n'est pas très conciliante et retour à la maison pour me poser, enfin !
Si cela avait été mon style et comme dans les films, c'est le moment où je me serais servi un whisky en me calant dans un fauteuil ; mais je n'aime pas ça et cela ne me viendrait pas à l'idée de me servir un verre d'alcool à ce moment-là. Et puis c'était l'heure du repas de Pookie !
Samedi j'ai remis le nez dans les papiers pour Papa puis géré de l'administratif pour l'association et enfin ce dimanche j'ai retrouvé mes aiguilles pour tricoter en écoutant un podcast afin de ne pas cogiter. Cela m'arrive beaucoup trop la nuit.
Allez, une nouvelle semaine commence et je vais chercher Manon à la gare mercredi soir pour quelques jours à la maison.
A bientôt.