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27 août 2013

L'Aubrac, j'y suis allée !

P1000436Non, je n'ai pas disparu de la blogosphère malgré ces 4 mois de silence.Pas motivée ou pas le temps ou les deux, je démarrais des petits bouts de messages qui restaient en l'état. De toutes façons cela ne sert à rien de chercher, c'est passé.Après 3 semaines de vacances j'ai pourtant repris le chemin du bureau depuis un mois et je n'ai pas finalisé le message qui traîne sur mon dernier trail.
Je préviens : comme toujours ce sera long avec l'avant, le pendant et l'après... et les détours d'usage !

Mon plan sur 11 semaines pour un trail de moins de 30 km et 1000 D+ était bien parti jusqu'à la première sortie longue en rando-course de 2h30'. Pluie continue ce dimanche-là je renonce ; je n'ai pas la possibilité de la faire dans la semaine. Je continue les séances mais une gêne au talon gauche qui va et vient depuis des mois m'inquiète. J'avais éliminé la tendinite mais si c'était une fracture de fatigue ? Est-ce judicieux de poursuivre ? Visite au médecin et radio de contrôle avec la cheville en prime puisque ma torsion du trail blanc me laissait des séquelles. Résultat RAS.

Je cours.

La gêne s'accentue surtout au repos, je fais une pause dans les séances, du coup la seconde rando-course de 3h passe à la trappe. Echographie toujours RAS. J'en conclu qu'il n'y a pas de fracture de fatigue et je vais passer outre cette gêne. Je reprends le plan et voici la 3e rando-course de 4 heures ; il est plus que temps d'en faire une. J'ai trouvé un parcours où je cumule 600mD+ et je ferai 30.5 km dans les 4 heures. Je reprends confiance mais ce sera ma seule référence. En fait le trail qui faisait 27km et 515m D+ à l'inscription est passé à 28km et 750m D+. On va donc envisager 4 heures !

Le mercredi soir suivant sortie en endurance de 1h10' et dernière sortie car le jeudi je vais moucher, tousser de plus en plus au fil de la journée pour ne plus pouvoir avaler pendant la nuit. Le vendredi la fièvre arrive. Je quitte le bureau les yeux larmoyants. Verdict du médecin : angine. Lorsque je lui dis que dimanche en huit j'ai un trail il n'est pas très favorable. Si le lundi je me sens mieux, c'est ok sinon je déclare forfait.

Lundi, ce n'est pas la grande forme donc j'opte pour une semaine sans CAP et sans piscine. On va dire que je me repose...au bureau.

En plus je n'arrive pas à joindre la mairie pour savoir s'il y a de la place au camping vu que j'ai prévu de planter la tente accompagnée de mon Petit Bout. Je nous vois déjà dormir dans la voiture...

Beaucoup d'hésitations jusqu'à vendredi. J'ai à la fois l'envie d'y aller et celle de tout laisser tomber devant les difficultés. Mais ce serait louper un second challenge après le renoncement à mon premier semi pour cause de côte fêlée. Samedi matin je charge la Kangoo, j'embarque ma seconde fille et à nous l'aventure sous un ciel gris.

Arrivées à Nasbinals nous allons de suite récupérer le dossard avec un T-shirt orange spécial brouillard ! En fait, il d'une couleur corail très féminine !!!

T_shirt_recto

T_shirt_verso

 

Quelques détours dans le village et nous découvrons le camping avec de la place. Ouf ! Installation sous le soleil de plus en plus présent, une petite pause sous ses rayons et nous partons à pied en direction du village. Je veux connaitre le temps du trajet pour le lendemain matin et puis nous allons "visiter". Quelques emplettes gustatives locales, une reconnaissance de la fin du parcours, quelques photos, une réservation pour le dîner du soir et nous repartons à la tente. Petite balade de 10 km qui aura fait rouspéter ma fille mais nous avons pris l'air. D'ailleurs je suis un peu gênée par l'altitude alors que je n'avais rien senti à Font-Romeu. Cette fichue angine !!!

P1000423
Le "village" de la course

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L'arrivée à J-1

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Paysage de l'Aubrac

P1000428
Ses vaches...

P1000433
... ses fleurs.

 

Le repas ne sera pas digne d'une pré-course mais comme je ne prévois pas de chrono je ne bouderai pas la charcuterie et l'aligot !

Préparation de mes petites affaires et dans le duvet à 22h, c'est le grand silence au camp une demie-heure plus tard.

Nuit par étapes et pluie qui tambourine au petit matin. A 6h30 je me lève. Tout est très humide. Mais pourquoi suis-je venue là ???

Je me prépare tout en grignotant de la fouace avec un peu de coca. Comment ça ce n’est pas le menu d’une sportive avant l’épreuve ? De toutes façons je n'ai pas très faim. Je réveille mon Petit Bout qui doit regretter à ce moment de jouer à la supporter de sa Maman. A 7h30 nous voilà parties pour le village et l'arche de départ. Je me place vers la fin du peloton ; un dernier bisou et c'est le départ.

J'entends un "Sylvie" (elle a capté mon n° de dossard) et j'ai juste le temps d'apercevoir Stéphanie de Baskets aux pieds. Comme je l'ai vue en photo sur son blog je la reconnais. Nous n'avons pas pu nous rencontrer la veille comme je n'ai pas pu voir une autre habituée du forum Courir au Féminin car les problèmes de réseau ont contrarié nos rendez-vous.

Ca grimpe d'entrée et je sens que je vais en baver car le cardio monte aussi très vite. Premier étranglement, on marche et ça repart. Je ne me souviens pas bien de cette première partie trop occupée à regarder mes pieds et à suivre le troupeau. Lorsque le groupe s'éclaircit je regarde ma Garmin et pense que côté chrono ce n'est pas gagné. Ma rando-course avait commencé en descente ce qui m'avait permis de m'échauffer tranquillement et surtout d'avoir de la marge sur la montre. Là c'est tout le contraire (première erreur de mon entrainement).

Je marche dans les montées mais je suis dans un bon tempo qui me permet de rester dans le coup, voire de doubler un peu.

Le temps est toujours gris avec de la bruine, du vent frais et je suis ravie d'avoir gardé un T-shirt manches longues un peu épais. Vu ma vitesse, je ne risque pas la sur-chauffe !

Du vert, des pierres, des murets, des fleurs, quelques vaches, du vent, de la bruine, je suis contente d’être là. Juste un peu trop en sous-forme pour pleinement savourer mais je pense que j’aurais passé le WE à regretter et à tourner en rond si je n’étais pas venue.

Je mettrai le pied droit dans l’eau. Brr c’est frisquet mais j’apprécie mes chaussures qui vont évacuer très vite et plus loin ce sera la gauche dans la boue. Une moins chanceuse y laissera sa chaussure. Je suis restée avec elle en toute inutilité le temps qu’elle arrive à défaire les lacets pour rechausser (mon prétexte pour souffler !!!)

Vers le 15e km c'est la difficulté du parcours une longue montée de presque 2 km aux alentours de 15%. Je l'avais vue sur le profil de la carte mais ce n'était pas très parlant à mon inexpérience. Les pistes de ski je connais… en descente ! J'ai donc commencé cette montée comme les précédentes puis j'ai levé le nez. La sensation d'un mur devant moi. Une piste noire et pas rouge à l'envers et sans virage ! Dret dans le pentu ! Un passage à vide et comme depuis quelques temps j'avais besoin d'une pause" toilette" j'ai pris la tangente pour m'enfoncer dans le bois. Quelques minutes plus tard, allégée, je reprenais l'ascension. J'ai fait des arrêts. Je ne sais pas si c'était la fatigue, le découragement, la toux pour me dégager les bronches sans doute un peu de tout. En tout cas ce n'était pas brillant. J'ai vraiment senti le manque des séances loupées mais surtout que je n'avais pas travaillé les côtes comme je l'avais fait pour les petits trails précédents. Et trottiner une longue cote pour un effort continu. (2e erreur de ma préparation).

Arrivée en haut on redescend, chouette je vais pouvoir faire remonter ma moyenne. Une petite compote pour se donner du courage et c'est parti. Je m'élance mais quelques mètres plus loin je stoppe tout avec un début de crampe dans les mollets. Je marche pour faire passer et reprend la course. A nouveau un début de crampe. Je n'ai jamais eu cela. Ma première réflexion est "Si je ne peux pas courir dans les descentes, c'est foutu, je ne passerai pas la barrière horaire". Attention la barrière horaire pour cette course est au final, on me laissera aller jusqu'au bout. C'est plus une limite que je me suis fixée en fait. Puis je m'interroge tout en marchant d'un bon pas. La veille je n'ai pas bu beaucoup pendant le trajet en voiture ni lors de notre balade au village. Je me suis rattrapée au dîner pourtant (de l’eau exclusivement je rassure !). La descente se poursuit dans un chemin abrupt et glissant. Je n'ai pas confiance en mes jambes et alors que cela double à fond autour de moi je fais des petits pas. Je me demande ce que je suis venue faire là, je n'ai pas le niveau c'est clair. Gros moment de doute.

J'arrive au ravitaillement des 18km. On me propose de remplir ma poche à eau. Vu le peu versé je constate que je n'ai pas assez bu. J'avale deux coca et un bout de banane et je repars dans la montée. Les trailers du marathon des Burons ou du Circus doublent sans problème l'attardée de la Cap'Aubrac en perdition. Lorsque je tousse au bord du chemin il y a des petits mots pour savoir si tout va bien.

Arrive enfin la longue portion descendante au cours de laquelle je pensais me refaire. Je vais malheureusement beaucoup marcher même si c’est d’un bon pas. Je n’ose pas me lancer dans les cailloux car je ne fais plus confiance à mes jambes. Lors du passage d’un ruisseau j’ai l’impression de tergiverser pendant une heure à savoir si je pose le pied droit ou gauche sur cette pierre mouillée en dévers ou celle couverte de boue. Il y a un trailer derrière moi qui ne dira rien ou alors le vent a emporté son impatience légitime. Mais je pense que c’était un gentil car quelques mètres plus loin alors que je l’ai laissé passer il me tendra la main pour grimper un bord de fossé glissant. Il a dû avoir l’impression d’attraper un glaçon tellement mes doigts étaient gelés depuis un moment.

Un trailer me demandera combien il reste et je lui annonce 3.5 km. Il est content car il pensait plus.

Une nouvelle montée que ma mémoire du parcours avait occulté se présente. Dur, j’en ai marre de monter. Puis du faux plat dans une trace creusée étroite où je ne suis pas à l’aise pour courir.  Il y a des trous, des bosses, je manque de motivation  et j’opte pour la prudence de la marche. Quel dommage ! (3e erreur de mon plan : mes petits chemins sont bien trop roulants)

Un petit panneau pour annoncer la photo dans 100m. Pour une fois que je le vois. Je suis toute seule, la photographe a le temps de cadrer et je fais mon plus beau sourire en courant d’un pas léger sur l’herbe verte… Enfin c’est l’image que j’ai voulu donner. A voir le résultat….

20130625223550_c3da02af_me

 

C’est étrange à ma montre il reste moins d’un km  et je ne vois toujours pas la bifurcation où nous avions fait demi tour avec ma fille la veille. Je ne me suis pas déviée d’autant en cherchant les toilettes ! J’ai un moment de panique. J’étais sûre que le parcours de fin était commun aux trois courses. Me serais-je trompée quelque part ce qui expliquerait la réflexion du coureur ? Je continue, de toutes façons je n’ai pas le choix. Je n’ose pas demander à ceux qui me doublent. Je me sens tellement pas à ma place que ce n’est pas la peine d’ajouter dans le ridicule. Les 28 km sont dépassés et toujours pas d’arrivée en vue.

Enfin je reconnais le paysage pris en photo la veille sous le soleil. D’ailleurs le soleil semble gagner sur les nuages : il serait temps. Je reprends la course par intervalle histoire de tenir en respect les contractions. Il y a de plus en plus de spectateurs sur le bord de la route. Je me dis que ma fille doit en avoir ras-le-bol de m’attendre depuis ¾ d’heure.  Il y a des encouragements que je n’ai pas le sentiment de mériter et une petite boule qui se forme dans ma gorge. Je déroule bien, je ne sens pas de crampe, j’ai presque l’impression d’être légère et je m’en veux de ne pas avoir plus couru alors que cela me semble presque facile (c’est en descente je précise !!!).

Je franchi l’arrivée seule, les bénévoles avec les médailles du Circus ou du marathon s’écartent, celle avec le petit pot de plante aussi. Le speaker annonce l’arrivée d’une concurrente de la Cap Aubrac d’un ton surpris et enchaine de suite sur l’arrivée du finisher suivant de la Circus. Je trottine dans l’indifférence générale jusqu’aux pinces pour récupérer la puce et je m’isole dans un coin pour appeler ma fille. Mais elle m’avait vue arriver et suivi de loin. Mes premiers mots ont été « J’en ai bavé » puis la boule dans la gorge a pris toute la place. Je n’arrivais pas à savoir si c’était le soulagement d’être arrivée ou la déception de ma course. Je crois surtout que j’étais déçue par moi, d’avoir joué la sécurité de la marche. Tiens mon temps d’ailleurs il faudrait arrêter le chrono !

Je vais me chercher un coca et un truc à grignoter. Je n’ai pas faim ni soif mais un peu de sucré me fait du bien. J’ai transporté mes amandes et abricots pour rien ; juste avalé deux compotes !

Il était annoncé un cadeau finisher. Je me disais que j’avais dépassé la barrière horaire et que j’étais donc hors-jeu. J’ai posé la question mais en fait il n’y avait rien d’autre que le T-shirt avec le dossard. Je suis allée voir les résultats mais je n’y figurais pas.

J’ai réussi à joindre Stéphanie au téléphone et nous avons enfin pu faire connaissance. Elle a couru le 18km qui en faisait 20 et son mari la même course que moi mais beaucoup plus vite en un peu plus de 3h. Rencontre bien agréable qui a permis de faire passer cette boule dans ma gorge.

Avec ma fille nous avons pris le chemin du retour vers la tente. Cette fois-ci c’est elle qui menait l’allure. Je me contentais de suivre en refaisant la course dans ma tête. Enlever les chaussures a occasionné des crampes dans les pieds. Décidément. Une bonne douche pendant que ma demoiselle pliait la tente et rangeait les affaires ; je n’ai pas regretté de l’avoir emmenée ! Je n’avais plus qu’à me glisser derrière le volant !

En route pour la maison, j’ai un peu saoulé ma fille avec tous les détails de la course et mes interrogations ! Et pendant mes silences je continuais à chercher des réponses.

A aucun moment je n’ai pensé abandonner. Ne pas être dans les temps était une déception mais ne pas aller au bout était inenvisageable.

Une fois à la maison les résultats étaient en ligne et ouf j’y figurais... tout à la fin ! Je suis même sur le podium inversé puisque seuls 2 autres concurrents sont après moi. Vu leurs temps ils ont dû cueillir les jolies fleurs sur le parcours. Du coup j’ai remonté le classement et je me suis dis que si j’avais couru un peu plus… et là commence la grande valse des « si » !

Donc 4h53’46 » pour 30 km et non 28 km et 850mD+ et non 750m.

Le lendemain j'avais un peu mal au jambes mais le mardi mes cuisses renaclaient à me sortir du fauteuil de bureau preuve de mon manque de préparation.

J’ai aimé courir dans ces étendues. C’était tout à fait le côté sauvage que j’espérais. J’ai envie de refaire cette course pour y prendre plus de plaisir après une vraie préparation et du travail dans des chemins moins praticables que les miens pour prendre confiance. Et surtout croire en moi…

J'ai recommencé à courir le samedi suivant tranquillement.

Pour en finir côté running (pour le moment !) le dimanche 7 juillet j'ai couru les 4 km de la Toulousaine avec mes filles. Mon petit Bout de 15 ans n'a pas encore droit aux 8 km et cela m'arrangeait vu que ma reprise n'a comporté que de petites sorties en endurance.
Ce fut dur de les convaincre de s'inscrire mais nous avons pris le départ toutes les trois par une chaude matinée dominicale. J'ai couru à la sensation car j'avais oublié ma montre, donc pas de suivi d'allure. Le premier kilomètre est lent et tout en slalom pour se dégager du monde et éviter celles qui marchent. Manon a filé devant sur la fin pour arriver 45" avant nous ; elle aurait pu nous lâcher plus tôt et se rapprocher des 22'. Je suis restée avec Laëtitia et nous avons terminé en 25'17". C'est super parce qu'elle coure beaucoup plus lentement lors de ses quelques sorties. Au temps officiel j'ai gagné une petite minute par rapport à l'an dernier.
Dire que les filles ont envie de faire d'autres courses serait exagéré mais pour peu que ce soit une course caritative (même si l'euro reversé semble faible par rapport au 18€ du dossart) et que ce soit sur une distance courte elles ne disent pas vraiment "non" ! Lorsqu'elles ont vu les résultats officiels, il y a eu un sursaut de leur compétitivité !

Puis le mardi Mon Petit Bout et moi avons pris la direction de l'Ile de Ré pour une semaine de vraies vacances... mais je crois que ce message est déjà bien assez long !!!!

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