Pour la première fois ce matin j'ai donné mes plaquettes.
Le don du sang je connais depuis presque 28 ans ; j'en avais parlé là. J'ai aussi commencé à donner le plasma depuis quelques temps, étape transitoire pour le don de plaquettes. Cela faisait déjà plusieurs fois qu'on me le demandait. Le besoin est de plus en plus fort, je suis sollicitée tous les mois environ pour un don.
Si je peux donner le plasma pendant la pause repas à quelques stations de métro du boulot, pour les plaquettes il faut aller à l'hôpital, le soir c'est trop tard reste le samedi matin !
Je m'étais enfin résolue à laisser filer un samedi matin de relâche pour rester allongée une aiguille dans le bras. Je sais que c'est une réaction égoïste mais j'ai tellement de mal à trouver du temps pour moi que...
J'avais apporté de quoi lire bien sûr, vu que tirer l'aiguille n'est pas possible :-)
"Souvenirs d'école" de Pennac, tout neuf, tout beau. Le livre que je lis pendant mes trajets métro étant presque à la fin, "Nous les filles" de Marie Rouanet, j'avais peur d'être en rupture de mots et obligée de regarder un télé-achat sur la 6 !!!!! Je ne pouvais tout de même pas débarquer avec ma pile de bouquins :-)
C'est un peu plus long que pour le don de plasma et une sensation bizarre dans le visage, entre engourdissement et picotement, lors du retour et de l'anti-coagulant. On m'a proposé du calcium mais franchement c'est loin d'être insupportable. Cela surprend un peu.
A défaut d'avoir un coeur à prendre, j'ai pu en pétrir un pendant 2 h !!!
En ce qui concerne les donneurs, il y a eu une dizaine de femmes pour trois hommes dans la matinée (plasma ou plaquettes). Lorsque je donne mon sang lors d'un passage du camion au centre commercial là aussi c'est féminin mais les femmes sont plus de corvée de courses que les hommes, n'est-ce-pas ! Lorsque c'est dans la salle des fêtes de la ville voisine, le samedi, cela m'a semblé mieux réparti.
Moralité pour trouver l'âme soeur, c'est pas le lieu idéal !!!
Je me suis renseignée sur le don de moelle osseuse.
L'idée m'avait effleurée un jour en lisant une affiche dans le centre mais n'avait fait que passer.
Et puis, dernièrement, après la lecture d'un billet de Liath et les autres traitant du même sujet là, là, là, là, là, là, là, là et ici j'ai beaucoup cogité. Ce rendez-vous prévu allait me permettre de poser quelques questions.
Pourquoi ferais-je cela ?
Je ne sais pas trop en fait.
Si une personne de mon entourage était demandeur cela me semblerait logique mais pour un ou une inconnu(e) ?
Je crois que la pensée première c'est de servir à quelque chose, d'être utile. Vous allez me répondre que d'être Maman est déjà une utilité en soi malgré toutes les questions que l'on se pose sur ses compétences mais ce n'est pas suffisant je pense.
Je n'ai jamais eu l'ambition de faire de grandes choses, mes notions d'utilité sont plus modestes.
L'idée de B.A. n'est sans doute pas étrangère. Se sentir mieux après une "Bonne Action" et se dire que cela pourra racheter quelques bêtises ou lâcheté. Enfantin non ??
Le vide affectif de ma vie ? Peut-être. Encore que je "donnais" même en étant amoureuse.
Et puis est-on sur terre pour être "utile". Il est vrai que ces derniers temps, je me pose beaucoup la question "Ca sert à quoi tout ça ?" un des titre de chanson de mon chanteur à jamais préféré : Maxime Le Forestier !!! Le sentiment que ma vie m'échappe...
Mais chercher "pourquoi" a-t-il tant d'importance ?
Pourtant un don de moelle osseuse est beaucoup plus impliquant moralement qu'un petit prélèvement de sang. Cela reste toujours un don anonyme et le fait d'être compatible avec un receveur est tellement improbable que cette implication est comme diluée dans une possibilité qui ne viendra peut-être jamais.
Mais si c'est le cas, comment réagir ? C'est au moment de l'inscription dans le fichier qu'il faut y penser même si la décision reste ultime.
Ce qui était une éventualité devient réalité et du coup faire marche arrière signifie priver quelqu'un d'un don qu'il n'espérait plus mais qui est à portée d'aiguille. Ce n'est plus tout à fait de l'anonymat.
L'opération est bénigne, reste bien sûr les risques liés à l'anesthésie. Pour le peu d'opérations que j'ai eu cela s'est toujours bien passé et je suis du genre patient pas longtemps malade. Mais je prends de l'âge et la récupération est sans doute plus lente. D'un autre côté même si mon don reste une éventualité je pense que la recherche se fait sur des sujets plus jeunes en priorité. On peut s'inscrire jusqu'à 50 ans et donner jusqu'à 60 ans.
Lors de la prochaine demande je ferai les tests et puis on verra...
Bon je retourne à mon ouvrage, toujours une histoire d'aiguille :-)