Presqu'un mois...
... sans un petit billet. Je délaisse mon blog !
En fait je n'ai rien à dire de nouveau et en plus je n'ai même pas le temps de le dire !!!
Je continue à courir, au propre comme au figuré et il n'y a bien que les running aux pieds que je prends mon temps ! (Bon ce n'est pas tout à fait vrai je progresse tout de même !)
L'autre jour en discutant avec ma jeune collègue qui envisage d'aller une fois par semaine à la piscine le vendredi soir si elle n'a rien de prévu je lui faisais remarquer qu'elle pouvait y aller le midi, comme moi. Mais à ma grande surprise elle m'a répondu qu'elle n'aurait pas le temps car elle aime manger tranquillement et ne pourrait pas y adjoindre quelques longueurs. J'ai pris conscience que je fais tout de façon speed sans temps mort.
J'enchaîne les 80 longueurs de piscine sans pause puis de retour au bureau j'avale mon petit plat en visitant quelques blogs et hop je range tout et récupère le dossier mis sur le côté.
Toutes mes journées sont sur ce rythme : optimisé.
Paradoxalement lorsque je cours alors que la notion temps est importante et que l'ensemble est rythmé je ne fais que cela. Mettre un pied devant l'autre et respirer. Comme j'ai la musique et les consignes dans les oreilles je ne pense pas et c'est une réelle pause dans le chaos de mes réflexions.
Mais un autre adjectif me semble approprié également : désabusée !
Je suis tout de même aller voir la définition de ce mot qui me trottait dans la tête. Je pense que les synonymes "désenchantée" ou "désillusionnée" sont les plus approchants.
Quelles sont donc ces "illusions" qui semblent m'avoir désertée ?
Tout va si vite semaine après semaine que j'ai le sentiment de faire de moins en moins de choses.
Est-ce l'âge qui me fait ralentir ou plutôt l'accumulation d'occupations qui fait que j'arrive à saturation ? Le visionnage des blogs qui aditionnent les réalisations n'y est sans doute pas étranger même si mes deux séances de piscine du midi réduisent mes temps de visites pendant la pause-déjeuner.
Ma plus grande illusion est sans doute de croire que je vais arriver à tout faire : le quotidien et ce joli châle au tricot en plus de ce superbe sampler au point de croix qui traine dans mes tiroirs sans oublier de continuer à réaliser des blocs bobines alors que des carrés de log-cabin me font envie et Liszt qui attend que sa "Consolation" se cale rythmiquement...
J'arrête là !
C'est d'ailleurs ce que j'ai fait d'une certaine façon. Je me suis contentée ces dernières semaines de nager en prenant quelques bleus et à courir pour faire descendre cette fichue fréquence cardiaque. Lorsque ma vie m'échappe, je me rassure dans l'effort continu et progressif.
Alors depuis je vis au rythme de mes entrainements pédestres et aquatiques et je délaisse les "travaux manuels".
L'autre désillusion, je l'enfouie depuis pas mal de temps. Politique de l'autruche : je n'y pense pas donc elle n'existe pas !
Mais elle est sournoise et profite d'un jeu de doigts bien rodé sur une fugue de Bach pour surgir : on ne me regarde plus ! Traduire par "les hommes ne me regardent plus". Je me sens inexistante. Je peux les gêner si je nage plus vite qu'eux ou si je refuse de laisser passer leur véhicule bien que je sois prioritaire mais je ne suis qu'un obstacle à dépasser et non un but à atteindre.
Alors oui je vis "sans" mais je sens que je m'érode et me ternit... et ce n'est pas qu'une question d'années qui s'accumulent !
Tous les jours je passe devant l'abri bus avec cette image (jusqu'à ce qu'une nouvelle pub la remplace !).