Je dis "Ouf" et pourtant j'ai comme une nostalgie que ce soit passé.
Nostalgie de retourner au travail alors que j'ai envie d'une vraie pause car les jours s'ajoutent aux jours et j'en perds le décompte.
Nostalgie parce que Noël se doit d'être magique alors on espère... quoi au juste ? Je ne sais pas vraiment. Autre chose, un signe pour attendre confiante le lendemain ou alors la sérénité pour accepter, la paix dans la résignation. Et puis rien, le lendemain est comme la veille.
Le 24, je suis rentrée du bureau pas vraiment enthousiaste de ce qui m'attendait. On a beau se dire que c'est un jeudi comme un autre, ce n'est pas vrai ! Moins de monde sur la route mais toutes les échoppes près de chez moi ont déjà rideau tiré. On sent les gens chez eux, à l'abri, tout à leurs préparatifs festifs, ensemble, c'est tout.
Depuis des années je fête Noël le 24 au soir, le déjeuner du lendemain midi n'étant qu'un repas partagé de plus. Depuis que je suis Maman solo j'ai continué à passer le Réveillon avec mes filles, le lendemain matin elles partent avec leur Papa et j'entre en hibernation jusqu'à l'année suivante. Donc un repas de fête de moins ne me gène pas.
Lors du Réveillon du 24 décembre il y a les lumières, la nuit qui enveloppe, l'écrin parfait pour une fête.
Mais cette année la compagne de leur Papa voulait le faire le 24 au soir (raison familiale) et comme je n'ai pas d'obligation familiale, moi, nous avons inversé.
Et bien je n'aime pas du tout, même si mes petites demoiselles étaient passées à la maison déposer des chocolats en mon absence pour que je tienne le coup !!! Je suis trop conciliante et l'année prochaine je ferai un caprice moi aussi !!!
Un tour sur le Net, un peu de lecture de magazine, un rang de tricot sans conviction. J'avais enfin du temps devant moi et je n'arrivais pas à me mettre à l'ouvrage ! Pourtant tous les cadeaux attendaient leurs habits de fête et le sapin était toujours nu, dehors.
Pas envie.
J'ai fini par échouer devant Charlie Chaplin pour la fin des Lumières de la ville (que je dois bien connaître par coeur), puis Ratatouille où je me suis endormie jusqu'à quelques minutes de la fin. Ce n'est pas la faute au film, c'est juste que je ne tiens pas le coup. C'est de pire en pire, je ne me sens même plus partir dans les bras de Morphée...
Il était tard et il fallait que je me décide pour l'empaquetage.
J'ai découpé, plié et fait des frisettes aux rubans jusqu'à une heure indue sans pour autant terminer.
Le jour de Noël, j'étais réveillé à 7h ! J'ai tenté de flemmarder sous la couette mais je ne faisais que penser à tout ce que je devais faire, ici et même au boulot !!! Alors autant se lever.
Vers midi je devais récupérer les filles chez leur Papa pour aller fêter Noël chez l'amie de mon Papa avec sa fille et son petit-fils.
Avant cela il s'agissait de préparer le petit Noël à trois que nous ferions le soir à la maison. Juste histoire d'être ensemble car les cadeaux auraient déjà tous été distribués.
J'ai commencé par les paquets et hop dans la voiture pour ne pas les oublier.
Puis j'ai décoré le sapin. Thème rouge et blanc. Beaucoup de boules rouges mais je n'avais pas eu le temps de faire des suspensions au crochet en coton blanc comme j'en avais eu l'idée alors j'ai ressorti des berlingots de fils. Le sapin n'étant pas grand, tout fut vite terminé.
Cela donnait un air de fête à la pièce et je me trouvais bête de ne pas l'avoir fait plus tôt !!!
Ensuite préparation de la table, mais juste la nappe blanche de famille (aux initiales de mes grands-parents paternels) et les bougies pour que tout ne soit pas dévoilé lorsque nous rentrerons le soir.
Vite, vite se préparer, un soupçon de maquillage pour ne pas avoir la même tête que d'habitude (et entendre mon Petit Bout dire : Oh ! Tu as mis du mascara, c'est joli !) passer chercher la bûche commandée (et testée là), la glisser dans le frigo et partir retrouver mes petites demoiselles.
Les écouter me raconter leurs cadeaux de la veille tout en roulant, arriver chez l'amie de mon Papa, sortir tous les paquets, les poser au pied du sapin avec tous les autres.
Ensuite ? Tenir le coup une demie-heure avant de commencer à me moucher et avoir les yeux qui pleurent à cause des chats, déballer les cadeaux presque trop vite, les mettre de côté bien groupés pour ne pas en oublier en partant, la série de bisous pour se remercier les uns les autres, passer à table puis se rendre compte qu'il est déjà 17h et rentrer à la maison.
Les filles ont retrouvé leur chambre et leur ordi pour tenir les copines au courant de la livraison du Père Noël.
J'ai fini de préparer la table en sortant la belle vaisselle, l'argenterie et le cristal.
Il y avait bien longtemps que tout cela n'avait pas été mis en valeur, pas loin de trois ans je pense. Au prix de l'assiette c'est du gachis !!!
Quant à boire du coca light dans du Saint-Louis, ce n'est pas si mal que ça !!!
Mes filles ne boivent pas de vin et je n'allais pas ouvrir un Sauternes ou un Monbazillac en solitaire pour accompagner le foie gras.
Donc au menu, il y avait du foie gras (de canard bien sûr) entier mi-cuit au sel et poivre et ses toasts aux figues puis du saumon fumé de Norvège avec ses blinis. Ensuite des crottins et des cabécous de chèvre directement du producteur (un collègue mi-technicien et mi-producteur !) et la bûche au chocolat bien sûr.
Peu de préparation pour être vraiment avec mes filles et non devant les fourneaux.
Tout cela en musique en écoutant le dernier Sting et le dernier Norah Jones, cadeaux de mes filles pour Noël.
Doux moment à trois.
Un coucher tardif, un réveil aux aurores pour moi qui ai crocheté en attendant la levée de mes demoiselles. Un petit déjeuner presque à l'heure du déjeuner. Quelques courses car la semaine suivante était déjà presque là puis en fin d'après-midi nous sommes allées au cinéma voir Avatar mais en version normale. Cela faisait bien longtemps que nous n'avions pas posé nos fesses dans une salle obscure.
Alors ce film ? Esthétique je dirais. L'histoire est du connu, les gentils, les méchants, un peu de Pocahontas, un peu de tendance écolo mais les graphismes, les couleurs font passer tout cela sans problème. Nous avons aimé car c'est beau. Ce n'est pas le film de la décénie non plus.
Je suis curieuse de savoir ce que cela donne en 3D mais je vais sans doute attendre que les foules se calment.
Le dimanche est passé en un soupir, les filles sont parties le soir rejoindre leur Papa et les autres grands-parents en visite. Un coucher tardif pour avoir l'illusion de profiter encore un peu de trois jours de pause et une nouvelle semaine bien chargée au bureau, bilan de fin d'année oblige.
Reste à passer la fin de l'année. C'est moins difficile que pour Noël même si je peux avoir d'autres envies...
En dehors d'un rôle de chauffeur pour conduire mon Ado Préférée à son Réveillon je vais rester pendant trois jours avec mes tissus...