Samedi soir approche à grands pas...
et le stress avec !
Pourquoi me direz-vous ?
C'est la petite audition de piano d'avant Noël.
Oh ! rien de bien fastueux. Je ne joue ni au Capitol ni à la Halle aux Grains, juste la petite salle du village. Mais il faut monter sur l'estrade, ce qui change tout et éviter de rater les marches avant de râter les notes !
C'est un public peu mélomane mais acquis d'avance à tous ces petits doigts qui vont courir sur les touches noires et blanches. Il y a les Papa, Maman, Papy, Mamie, Tonton, Marraine, les grands frères, les petites soeurs. Ah ! la salle est vite comble et l'on joue à guichets fermés à chaque spectacle...
Dans mon jeune temps, je n'ai pas souvenir d'avoir eu autant le trac ; Il y avait pourtant une audition de fin d'année et des concours. Une petite appréhension mais une fois lancée...C'est vrai qu'il y avait un énorme bocal de Smarties juste à côté pour donner du courage. C'est ça qui doit me manquer !!!
Il y a trois mini-concerts par an où personne ne m'oblige à participer, surtout que pendant longtemps j'ai été la seule adulte à jouer. Je peux me féliciter d'avoir osé puisque deux ou trois autres "grands" montent depuis peu sur la scène !
J'ai repris le piano et des cours depuis 5 ans après une longue interruption depuis mon adolescence rebelle à cet instrument musical bourgeois !!! J'ai taté de la guitare mais en 6 mois je m'étonnais de ne pas parvenir à un niveau proche de mes 9 années de piano !!! Peu de patience...
Ma seconde fille (2e année) est bien moins stressée que moi. Elle va interpréter ses deux morceaux, bien droite sur son tabouret pendant que mes doigts vont commencer à se geler et que l'appréhesion va grandir aux passages de tous les interprètes. Parce qu'en plus je me torture pour eux !!! Il faudrait sans doute que je passe en premier mais comme il y a une progression dans les morceaux musicaux j'ai droit à la dernière place. Ce n'est pas de clôturer la soirée qui me pose le plus de problème mais j'ai la somme de tous les stress en moi.
Je ne suis pas timide. Lorsqu'il m'arrive de parler en public il y a quelques râtés dans les battements de coeur mais je ne me mets pas à bégayer ou à perdre le fil du sujet. Là c'est tout autre. D'accord j'ai les doigts gelés, les mains qui tremblent. Je respire un grand coup et j'attaque. Cela ne passe pas trop mal, je commence à rentrer dans le morceau et là brutalement je perds mes repères. Ce n'est pas une question de "trou". Avec la partition, c'est la même chose. J'ai l'impression qu'un petit malin a changé les notes de place. Ah ! il y a un do sur le piano ; même le la est introuvable, c'est dire ! Mes doigts cherchent désespérément où ils pourraient bien se poser.
Là, j'attaque la phase panique. Je reprends, je massacre, je m'énerve, je respire, je souffle, JE SOUFFRE !
Mieux je connais le morceau, plus celà me semble difficile.
Je me demande si un petit verre de vodka (ma prof est polonaise) avalé cul sec ne serait pas une solution !
J'ai déjà testé la respiration type accouchement, l'échauffement tel le boxeur avant de rentrer sur le ring, les moulinets des bras comme à l'arrivée du télésiège, la méthodé Coué, "Je vais y arriver !" et ses variantes à la mode pour POSITIVER.
Mais l'alcool, je n'ai pas encore testé. Il faudrait peut-être mieux que je monte les 4 marches avant, que le verre soit prêt derrière le repli du rideau, puis je salue, je relève ma jupe, euh non ce n'est pas un queue de pie tout de même et je me pose sur le tabouret ; d'un geste assuré et harmonieux je plonge l'auditoire attentif dans la musique... Ben voyons !
Tout ça pour dire que tout à l'heure Ewa (ma prof) a pensé que débuter le concert serait peut-être une bonne idée. J'ai déjà essayé d'autres positions dans le programme mais pas encore celle-ci.
Une qui fonctionne pas mal c'est juste après le 4 mains avec ma fille mais pas de 4 mains cette fois. Ce sera pour l'audition de printemps !
Dès que Ewa a dit : on fait comme si on était samedi soir, pfuit ! doigts froids, mains qui tremblent... J'ai joué jusqu'au bout mais... Dès que j'ai eu fini, la tension s'est relâchée et là j'avais ENVIE de jouer. C'est mâlin !!!
Si vous avez des trucs pour être zen et le rester le temps de l'interprétation, je prends... :-)
Ah ! Au fait j'interprète une Etude de Johann Baptist Cramer histoire de mettre les doigts de suite dans l'action puis un Nocturne de Chopin.