... afin de réchauffer ma petite demoiselle qui repart demain pour l'air parisien après les plus de 40° siciliens. Je lui ai tricoté un gilet.
Il est commencé depuis un an !!!
Il y a un an Manon me montre un gilet en grosse laine ici pour un prix hors de sa bourse. Elle me demande si je saurais lui tricoter le même. Nous parcourons des sites de laines pour finaliser notre choix sur Kalidou et la laine mèche Polaris. J'aurais préféré une laine un peu plus fine, même si le tricot prenait plus de temps, mais son choix était définitif.
Je n'avais pas d'aussi grosses aiguilles dans mon stock pourtant conséquent d'aiguilles à tricoter : du n° 10 et n° 12. Il a fallu ajouter une aiguille circulaire n° 10 pour la bordure d'un seul tenant.
J'ai commencé comme toujours dès réception de la laine par le dos. Une si grosse laine mèche n'est pas fluide à tricoter mais cela avance vite. Puis ce fut le tour d'un devant avant d'attaquer une manche avec la torsade. Je voyais les pelotes de laine diminuer à vue d'oeil et j'ai commencé à craindre d'en manquer juste un tout petit peu. J'ai laissé le projet en plan avec le départ de Manon pour Aix. Pas de surveillance de l'avancée de travaux et l'ouvrière se relâche !
Quand elle est revenue quelques semaines plus tard pour cause de pandémie et de fermeture de fac j'étais passée à autre chose avec la reprise du patchwork ici et le tricot ne me tentait pas vraiment. Bien sûr ma fille insistait, prenait pour motif la période idéale pour porter ce vêtement mais je disais "oui, oui" sans avancer d'une maille.
Au printemps j'ai trouvé tout de même que j'étais ridicule d'avoir cet ouvrage avancé au trois quart sans le reprendre. J'ai fini la première manche, le second devant et bien entamé la seconde manche. Je n'avais coupé aucun fil au cas où je devrais défaire pour gagner du fil pour terminer.
A nouveau j'ai laissé de côté. Manon n'osait même plus m'en parler. Elle est partie une semaine en Sicile et je me suis dit que ce serait sympa qu'elle trouve son gilet fini pour repartir à Paris.
J'ai achevé la dernière manche puis arrêté le fil de la première. Il m'est resté moins de deux mètres de laine. Ouf !
J'ai arrêté tous les fils. Pas facile de cacher une si grosse laine.
Pour coudre j'ai trouvé dans mon stock une laine écrue plus fine. J'ai cousu les épaules au point de surjet puis j'ai remonté les mailles pour la bordure ; l'aiguille circulaire était presque trop petite. C'était une étape que j'appréhendais car je ne suis pas à l'aise avec ce tricotage sans pouvoir bloquer l'aiguille sous mon bras. Pas facile de changer de méthode lorsque l'on pratique depuis plus de 50 ans de cette facon. Mais j'ai avancé assez vite.
Ce sont les autres coutures qui se sont avérées plus délicates pour obtenir un endroit correct et régulier avec les lisières. J'en avais réalisées des différentes lors du tricotage mais aucune ne donnait un bon résultat. J'ai donc fait au mieux.
J'ai placé le gilet dans la boite d'envoi de laine avec un petite carte maison. J'avais tout de même attendu les deux derniers jours pour terminer une heure avant que son Papy ne la ramène de l'aéroport !!!
La manche n'a que deux hauteurs de torsade donc la laine est bien plus grosse que celle du modèle !
Je reste avec l'idée qu'une autre laine aurait donné un plus joli résultat mais Manon est ravie de son gilet et c'est là l'essentiel. Il faut maintenant lui trouver une place dans les bagages de retour.
Un petit coup de blocage n'aurait pas été de trop mais j'avoue que ce n'est pas une étape à laquelle je pense.
Du coup l'idée de reprendre un de mes tricots en cours me titille. Il faut que j'avance d'abord le quilt "de ma fenêtre" et la broderie météo pour combler mon retard. Un peu de sérieux que diable...